5 septembre 2011
Le piano du temps
La passion exige de prendre de grands risques.
Une vie sans erreur est également une vie sans dynamique.
David Baird
Le temps s’étire, presque immobile
Les vagues caressent le rivage
Les mots chuchotent entre eux traçant des lignes en pointillé
Dans la cendre des braises qui me consument
Des mots trop usés par les ratures
Si souvent dits qu’ils ne sont qu’un point
Point qui au final s’interroge
S’exclame, se suspend au vide
Et se consume en silence.
La plume alors agonise dans l’encre
Qui tâche de noir les doigts
Les mots errent et s’égarent
Dans le souffle mourant des ombres
Rassemblant les bouts d’absence
Nouant les extrémités du silence
Mettant à nu la déraison
Le souvenir se travestit dans les nuits d’insomnie
Dans les premières lueurs du matin
J’ai entrouvert la porte de mon jardin secret
Quelques fils d’araignée brodent une rosace meurtrière sur les gouttes de rosée
L’horizon retient son souffle, le silence s’infiltre entre les pierres,
L’eau frissonne dans les ruisseaux, et l’air se froisse.
Et la lune a disparu.
S’endorment alors les pages, griffonnées, gommées, déchirées
Sur les touches noires et blanches du piano du temps
Chant d’un hier consumé
Publicité
Publicité
Commentaires